Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

1 – Questionnements initiaux sur la morale et l’éthique

L’éthique (des mots grecs ethikos, morale et ethos, mœurs, caractère et du latin ethicus, la morale) est une discipline philosophique pratique pour l’action et normative par ses critères et règles. Elle a pour but d’indiquer la manière dont les êtres doivent se comporter et interagir. Les critères permettent de juger une action, les motifs qui ont concourus à la réaliser et les conséquences qui en découlent. Ce n’est pas un savoir en soi, mais une prise de conscience d’une action sociétale responsable.

La distinction entre morale et éthique pose toujours questionnement. Initialement, les deux mots se confondaient étymologiquement.

On définit souvent la morale comme l’ensemble des normes d’un individu ou d’un groupe social en la rattachant à une tradition historique et idéaliste. Elle distingue ce qui est et ce qui doit être, selon un dogme défini. Le code moral est donc le reflet d’une société à un moment donné de son histoire

On définit l’éthique comme la recherche du bien par un raisonnement conscient et responsable. Elle est liée à une tradition plus contemporaine et matérialiste qui cherche à améliorer la perception de la réalité par une attitude raisonnable. Pour Kant, la morale pose les principes, l’éthique représente la morale appliquée.

De nos jours, le terme éthique est utilisé pour qualifier le raisonnement critique et les réflexions sur la valeur et la moralité des actions engagées par un individu ou un groupe constitué dans un domaine déterminé. Cette éthique individuelle ou collective se traduit par une décision rationnelle prise à la suite d’un libre échange non dogmatique dans l’intérêt des individus ou du domaine donné.

Une autre distinction est proposée par des philosophes contemporains comme Deleuze, Ricœur, Comte Sponville. Ils définissent la morale comme « un ensemble de devoirs impératifs commandant de faire le Bien posé comme valeur absolue » et l’éthique comme « la réalisation raisonnable des besoins comme la recherche du bonheur pouvant, par exemple, légitimer certains actes généralement considérés comme immoraux (exemples dans le monde médical : l’euthanasie, l’avortement, le don d’organe…).

On peut en définir trois grands types d’éthique : l’éthique individuelle, l’éthique sociale (qui s’intéresse aux groupes comme le développement durable, l’éducation, le fonctionnement de l’Etat…) et l’éthique appliquée regroupant toutes les formes d’éthique spécialisées par domaines s’adaptant aux comportements particuliers d’un groupe ou d’une profession (bioéthique, éthique des affaires, déontologie des juristes…).

Dans tous les cas, l’éthique vise à répondre à la question « Comment agir au mieux ? »

Je reprendrais cette maxime que j’aime bien de Pierre Reverdy : « L'éthique, c'est l'esthétique du dedans. »

2 – Les grandes étapes de la philosophie européenne

L’origine de l’éthique s’appuie sur l’évolution des philosophies et grands mouvements de civilisations qui ont forgé notre histoire.

1 – La morale aristocratique (Platon, Aristote, les philosophes et le monde grec réel) qui aura de l’influence dans notre pays jusqu'à la Révolution française. Le monde féodal est dans cette lignée avec par exemple la présence des serfs traduisant une hiérarchie des êtres. L’idée principale est que les meilleurs, c’est-à-dire les aristocrates, doivent naturellement exercer le pouvoir.

2 – La morale judéo-chrétienne annonce une rupture, avec l’émergence d’une morale méritocratique qui va se superposer à la morale aristocratique notamment dans le monde monastique. Étonnamment, elle va servir de base à la morale républicaine.

3 – La morale républicaine dit aussi celle du premier humanisme va, à partir des idées des Lumières et de la Révolution française, déconstruire violemment dans un premier temps la morale aristocratique, puis dans un second temps remettre en cause la morale purement judéo-chrétienne. Toutefois, dans certains secteurs de la société, les morales précédentes continuent à coexister.

4 – L’éthique de l’authenticité. Une nouvelle évolution va apparaitre dans la décennie des années 1960. La morale a progressivement été considérée comme un discours mensonger, comme le reflet d’une hypocrisie du monde dirigeant. Il apparait la nécessité de déconstruire le passé pour reconstruire quelque chose de nouveau. L’éthique est investie d’un rôle nouveau à la suite du discrédit des morales traditionnelles. C’est ce que Luc Ferry va appeler « l’éthique de responsabilité ».

Ces grands axes de réflexion étant posés, entrons maintenant dans le détail.

Dans les deux documents suivants, vous trouverez :

  • L’éthique des Grecs à la Révolution française,
  • L’éthique de la Révolution française à nos jours.

Ces documents sont disponibles sous forme PDF.

AL

D'autres textes :

Tag(s) : #ethique
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :